A Beer Sheva, au sud d’Israël, trois adolescents d’origines et de confessions religieuses différentes, vivent dans une banlieue défavorisée. Recrutés à leur corps défendant pour participer à une coupe de football junior, Dima, Adiel et Shlomi se retrouvent sur le stade mythique de la ville : Vasermil.

C’est quoi le football ?… Un paquet de garçons qui poursuivent un ballon. Une histoire d’hommes qui se courent après sur du gazon. Plus sérieusement – Une jeunesse israélienne (Vasermil) n’est pas une comédie – une aire populaire où la loi du jeu tisse des liens au-delà des différences ethniques.

Caméra à l’épaule, cadrages fébriles, images au grain numérique accentuant le côté « cinéma vérité », casting composé d’acteurs non professionnels tous excellents, cette première fiction prend délibérément racine dans le documentaire. Elle y parvient avec une maîtrise indiscutable. Alors, pourquoi l’auteur réalisateur Mushon Salmona tente-t-il de scénariser le quotidien de ses trois héros : Dima le slave, Adiel l’Éthiopien et Shlomi le Maghrébin ?

Shlomi, Dima & Adiel

Alourdie par ce parti pris hybride entre le docu et la fiction, cette œuvre fait les frais de cette mode. Vasermil lance des pistes dramaturgiques dans son premier quart d’heure, délaisse (avec bonheur) tout rebondissement pendant une heure, puis semble in extremis se souvenir de son postulat fictionnel. Résultat, elle transforme une coupe junior de football en coups de théâtre et deux protagonistes sur trois se retrouvent étouffés par l’évolution du scénario. Seul, le personnage d’Adiel clôt sa trajectoire avec la nuance qu’aurait méritée ce propos sur les affres de l’immigration.

Ecrasée par le même soleil, noyée par la même pluie, paralysée par le même froid, la banlieue de Beer Sheva ressemble à tous les quartiers fragilisés du monde. Vasermil prouve qu’aucune terre, même en Israël, n’est plus capable de tenir ses promesses d’accueil et d’intégration. Ce film était-il nécessaire pour constater ce que nous savons déjà ?…

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