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En guise de coup d’envoi cannois, Cinégotier propose un court-métrage de fiction inspiré du photogramme du chef-d’oeuvre de Michelangelo Antonioni : L’Avventura (1960).
INT. JOUR – CHAMBRE D’HOTEL
Des murs blanchis à la chaux, un mobilier sommaire, un portrait du Christ avec un rameau séché évoque le sud, sa solarité et ses croyances.
Dans le lit, deux corps : un homme endormi, la bouche entrouverte, les joues et le cou mal rasés, les cheveux hirsutes. À ses côtés, une jeune femme coiffée d’un chignon blond en bataille. Une partie de son visage est cachée par les draps. Ses yeux dévisagent l’homme.
Elle s’assoit avec précaution sur le rebord du lit. Son pied frissonne au contact de vieilles dalles de tomette craquelées aux jointures. Son deuxième pied rejoint le premier. Ils s’attardent, se cambrent, profitent de la fraîcheur avec délectation.
Par-dessus son épaule, les yeux de l’héroïne glissent le long du corps de l’homme : le torse velu, le gras du ventre à moitié recouvert par les draps, le sexe gonflé qui forme une bosse à travers le tissu.
La lumière du jour d’une force aveuglante filtre à travers les persiennes. Les pieds de l’héroïne parviennent à une chaise rustique où une robe noire en mousseline est posée en boule. Sur le sol, une combinaison en nylon qui rappelle les stars italiennes des années 1960. La main de la jeune femme frôle la mousseline, file vers la combinaison, s’arrête, revient vers la robe.
Vêtue de la robe noire à bretelles, la protagoniste achève de recoiffer son chignon en se dirigeant vers la porte. Elle jette un dernier coup d’œil vers l’ensommeillé. Sa main tourne la poignée avec précaution.
INT. JOUR – COULOIR HOTEL
INT. JOUR – HALL HOTEL
Elle s’approche d’un comptoir où la standardiste dort sur ses deux bras repliés comme si elle faisait la sieste. Au bout du hall, dans le champ visuel de la protagoniste, deux grooms débraillés sommeillent l’un contre l’autre. À leurs pieds, quelques bagages gisent sur le sol. L’un crache des sous-vêtements féminins.
L’héroïne se dirige vers les grooms. Ils ressemblent à deux soldats morts au front. La main de la jeune femme s’approche de l’épaule de l’un. N’ose le toucher. Elle claque des doigts sous le nez de l’autre.
INT. JOUR – REFECTOIRE HOTEL
Elle se dirige vers la baie ouverte. Un arrêt sur image exprime sa stupeur. De dos, elle fait face à un espace immaculé, incandescent.
INSERT REVE
Soudain, des diamants transpercent les avant-bras de l’héroïne. Ils gravitent sur sa peau, s’assemblent et deviennent deux bracelets lourds, symétriques, scintillants de mille feux. La mousseline de la robe noire s’allonge. Dans un déchirement, elle se fend jusqu’au bassin de la jeune femme.
OFF
Cliquetis d’appareils photo par centaine.
Le rouge du tapis se transforme en braise. L’héroïne avance comme un fakir. Dans un effet spécial irréaliste, sa silhouette prend feu et devient un bouquet de flammes qui se met à flotter. Sous ce bûcher aux vanités, les braises du tapis sont absorbées par le sol qui redevient blanc. La torche n’est plus qu’une fumée sombre. Elle se dissout dans l’air.
OFF
Les cliquetis des appareils et les voix des photographes s’évanouissent.
Fondu au blanc.
(murmure avec un accent italien)
Mais que sont devenues Monica Vitti et Léa Massari ?…
RETOUR REALITE
La jeune femme se tient face à la baie ouverte. Un arrêt sur image exprime sa stupeur. De dos, elle fait face à un espace immaculé, incandescent.
FINAL CUT
9 Ils ont dit
Great, comme d’hab ! Tu vas être content, Ordinary people à reçu legrand prix du festival du film de Sarajevo » Coeur de Sarajevo » + interpétation masculine et Fipresci. Beau signal non ? Bises
Annie Maurette
Yes, we Cannes !
joli !!!
Stephane Leblanc
voilà la nouvelle « fin » de ce cannes2009!
Avec du vrai ,du frais de la
vie.Un peu loin de cette affiche… non? le dos tourné , entre deux mondes,le noir et le blanc,le « dois-je » ou « dois-je pas » .la porte donnant sur
l inconnu, tenter l aventure ou la
chaleur des habitudes.
Non , je n aime pas cette affiche,qui draine le souffle et les idéalistes des années
« Ciné 60 » .
alors Benoit , si tu es consulté
pour celle de 2010, que les couleurs de la vie ,et le mouvement de celle- ci , soit le refflet des vagues ,du ciel,du soleil. Et que Cannes soit la Vie,
et pas la VIP.
avec respect.
FRED
c’est super Benoit !
Je reviendrai voir mieux et en détail mais c’est top
Bisous
Catherine
J’ai oublié de te dire le plus important: j’ai adoré ton scénario de court à partir de l’affiche de Cannes! Ils devraient te soumettre tout de suite l’affiche de
l’année prochaine pour qu’elle soit accompagnée du film qui va avec! Bises.Anne
LA FETE’ PROGRAMME 2009
ON LINE THE 15th OF MAY
très beau court fantastique. Il faudrait le tourner…
Stephan Negrin
Pas de problème pour rester en contac !
Je suis le seul à couvrir le festival pour ozap, donc je vais me concentrer sur la sélection officielle. Après, je m’autorise quelques écarts selon mes goûts, en particuliers les films LGBT car je suis aussi chroniqueur pour http://www.gaypodcast où je m’occupe du cinéma (http://gaypodcast.fr/archives/category/emissions/cine-queer, j’ai fait toutes les chroniques sauf celle du film Elève Libre).
Mathias
Cher Mathias,
Merci de ta fidélité qui me touche beaucoup.
Hélas, je ne serai pas à Cannes cette car je commence aujourd’hui les répétitions d’une pièce d’une mise en scène de théâtre.
Donc, pas de croisette cette année.
Fais-moi part de tes articles pendant le Festival. Même de loin, je serai un peu là…
Embrasse Magalie pour moi + à très bientôt = Benoit
Merci de ta réponse Benoit,
Bon courage pour tes répétitions. Pour les articles, tous les sujets cinéma qui seront publiés depuis Cannes sur http://www.ozap.com le seront par moi.
Magalie t’embrasse
Mathias
Bonjour,
Je suis journaliste à Virgin Radio à Marseille, je travaille avec Magalie Damel. Je suis aussi journaliste pour le site ozap.com, et lecteur assidu de ta newsletter.
Je t’écris car je serai à Cannes pendant le festival. Je me demandais si tu y allais, et sur les conseils de Magalie, si tu voulais prendre un verre quand tu y serais.
Merci, bonne journée,
Mathias