Peu de gens savent qu’à l’origine mon personnage dans Le dernier tango à Paris était celui d’un garçon. Cela rend toute relative la soi-disant modernité provocante du film, non ?
Maria Schneider

 

Il était une fois un petit chaperon noir sodomite trop vite réduite à une motte de beurre. Un chien sans collier black listé pour avoir planté le tournage de Cet obscur objet du désir de Luis Bunuel. Un canard boiteux empêtré dans son sex-appeal aux joues de bébé et à la voix de rocaille.

Le 7e art est un pervers. Il transforme certaines de ses actrices en promesses de bonheur éphémères et d’autres en oiseaux de mauvais augure à perpétuité. Comme Maria, l’autre Schneider du cinéma français, la vagabonde, la libertine, la sorcière underground, la créature rock à la recherche de son identité.

Le 3 février dernier au matin, sur le pont Bir Hakeim, un oisillon s’est posé. Frondeur, tout noir, fragilisé par le vent. « Aigle ou corbeau ?… » ai-je murmuré. L’oiseau s’est envolé dans le ciel de Paris. En paix, j’espère.