Peu de gens savent qu’à l’origine mon personnage dans Le dernier tango à Paris était celui d’un garçon. Cela rend toute relative la soi-disant modernité provocante du film, non ?
Il était une fois un petit chaperon noir sodomite trop vite réduite à une motte de beurre. Un chien sans collier black listé pour avoir planté le tournage de Cet obscur objet du désir de Luis Bunuel. Un canard boiteux empêtré dans son sex-appeal aux joues de bébé et à la voix de rocaille.
Le 7e art est un pervers. Il transforme certaines de ses actrices en promesses de bonheur éphémères et d’autres en oiseaux de mauvais augure à perpétuité. Comme Maria, l’autre Schneider du cinéma français, la vagabonde, la libertine, la sorcière underground, la créature rock à la recherche de son identité.
Le 3 février dernier au matin, sur le pont Bir Hakeim, un oisillon s’est posé. Frondeur, tout noir, fragilisé par le vent. « Aigle ou corbeau ?… » ai-je murmuré. L’oiseau s’est envolé dans le ciel de Paris. En paix, j’espère.
6 Ils ont dit
J’ai ajouté ce bel hommage sur sa page du site Actrice de France.
Conseils tres interessants. A quand la suite?
aussi délicat que joli !
J’aime beaucoup ce que tu as écrit. Je trouve cela pudique et poétique…
je t’embrasse
Oui, c’est bien triste tout ça.
J’ai entendu Christine Masson dire ce matin que Bertolucci lui avait enfin demandé pardon.
Très joli….. à revoir « il était une fois …. le dernier tango à Paris » …. on se fait une projo à la maison ???
Bisous