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ERIC ROHMER
1920 – 2010
L’ambition du cinéaste moderne, et qui fut aussi la mienne, est d’être auteur à part entière de son oeuvre, en assumant la tâche traditionnellement dévolue au scénariste. Mais cette toute puissance, au lieu d’être un avantage et un stimulant, est ressentie parfois comme une gêne.
Etre le maître absolu de son sujet, pouvoir y rajouter et y retrancher selon l’inspiration ou les nécessités du moment, sans avoir de comptes à rendre à personne, cela vous grise, mais cela vous paralyse aussi : cette facilité est un piège.
Etre le maître absolu de son sujet, pouvoir y rajouter et y retrancher selon l’inspiration ou les nécessités du moment, sans avoir de comptes à rendre à personne, cela vous grise, mais cela vous paralyse aussi : cette facilité est un piège.
Il importe que votre propre texte soit à vous-même tabou, sinon vous pataugez, et les comédiens à votre suite. Ou bien alors, si l’on choisit d’improviser dialogues et situations, il faudra qu’au moment du « montage » la distance de niveau se creuse et qu’à la tyrannie de la chose écrite se substitue celle de la chose filmée : et sans doute est-il plus facile de composer des images en fonction d’une histoire qu’inventer une histoire à partir d’images tournées au bonheur de l’instant.
Eric Rohmer
Préface des Six contes moraux (1)
Préface des Six contes moraux (1)
(2) Cf. Archive blog 09.07 : Françoise formidablement Fabian
(2) Six contes moraux Eric Rohmer Editons Ramsay Poche Cinéma
1 Comment
Merci mon cher, je viens de lire à l’instant ton message, il était dans le dossier des spams que je contrôle rarement! Quel bonheur, je vais me régaler avec ton carnet de cinéma….
Je viens de voir le Chanel /Stravinsky de Kounen que j’ai trouvé agaçant à plusieurs niveaux .Sans doute la maison est en difficultés financières pour concocter un tel pastiche qui a le seul but d’explorer (et dans le pire des trois films dans deux ans ) une nouvelle modalité de communication. J’étais plutôt intéressée à l’épisode concernant le compositeur, et cela a été un désastre d’imprécisions, en plus évoquées que dans un esprit spot- glam qui a laissé peu d’espace au pouvoir expressif du cinéma même dans les intérieurs ( affreux pour l’ arrogante urgence d’affirmer un présumé savoir faire de Mademoiselle également dans la décoration).On dirait que toute » l’opération « est consacrée à anticiper le lancement prochain d’une ligne Chanel Maison,et à célébrer les produits évidemment plus vendus,les parfums!
Je garde pour moi l’opinion sur la qualité du jeu des acteurs en tant que tels…
Le film,selon l’avis de mon ami Jean Charles qui travaille avec Lelouch, a également son et doublage nuls.
Bref, une occasion ratée par rapport aux ambitions du film,sauf pour la citation plutôt réussie de la première scandaleuse, au Théâtre des Champs Elyseés, du Sacre de Printemps, sur la chorégraphie de Nijinsky.
Bises, à très bientôt, Kim