Homme libre, toujours tu chériras la mer !

Charles Beaudelaire

affiche_gerard_depardieu_ca_s_est_fait_comme_caGérard, cher Gérard,

Homme libre, vous l’êtes depuis toujours, depuis ce jour de votre venue au monde malgré les aiguilles à tricoter de votre mère. La mer, cette immensité bleue et ronde dans la pureté du matin. vous en êtes tombé amoureux lorsqu’encore gamin vous l’avez vue pour la première fois, tellement ébloui que vous avez cru longtemps à « cette merveille, que nous étions tous nés de la mer… ».
Cette conviction comme toutes celles qui vous ont habité tout au long de votre prodigieuse existence ont fait de vous l’immense artiste que vous êtes et l’homme plus grand que nature que vous êtes tout autant. Elles vont ont donné l’inébranlable confiance qui est la vôtre. Et la certitude que vous aviez un destin.

« Ça s’est fait comme ça », dites-vous. Sans doute, mais avec tant de travail, une soif d’apprendre telle que vous pouviez lire en une nuit l’œuvre entière d’un auteur dont on vous avait demandé de préparer une scène !
Comme ça mais avec des curiosités que vous aviez et avez encore pour tous les aspects de la vie, la lecture bien sûr mais aussi le vin, la viande, les voyages. Ces curiosités, vous les transformiez en projets car un plaisir il faut le vivre, un bonheur il faut le partager.
Comme ça mais avec des rencontres. Des rencontres que vous avez su accueillir et qui ont changé votre vie. Avec cette hyper sensibilité qui est la vôtre, un mot devenait révélation, des « mains de sculpteur » vous a dit le psychologue de la prison et votre vocation était née, vous seriez artiste. Plus tard, vous rencontrerez Jean-Laurent Cochet avec qui vous découvrirez le théâtre et qui dira de vous : « Cet homme des bois de dix-sept ans que j’ai vu débarquer au cours, avait, en fait, l’esprit d’Ariel. Sa tendresse de cœur le préparait au répertoire le plus choisi. ».

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Comme ça mais avec des amitiés. Michel Pilorgé, l’ami de toujours, rencontré à Châteauroux, suivi à Paris, toujours présent mais aussi Marguerite Duras, Barbara, Peter Handke et même cette amitié qu’on ne cesse de vous reprocher mais à laquelle vous demeurez fidèle envers et contre tout, Vladimir Poutine.
Comme ça mais avec des amours. Elisabeth, fille de bourgeois qui  n’a pas d’œillères, se fiche des conventions, est ouverte à tout, curieuse, artiste, fantasque, d’une remarquable intelligence, Carole, Karine, Hélène, d’autres sans doute. Toutes vous les avez aimées et avez souffert quand le fil de l’amour s’est rompu.
Comme ça mais avec des enfants. Guillaume, le fils né alors que vous étiez vous-même à peine sorti de l’enfance et dont vous n’avez compris les demandes et les souffrances que trop tard, Julie sa sœur, elle aussi un peu laissée à la traîne, c’est vous qui le dîtes. Et puis il y a eu Roxane, à l’aise partout et le petit Jean, cet enfant de huit ans, un phénomène qui veille sur vous.
Comme ça mais avec cet amour passionné de la vie, cet amour que rien ne réussit à anéantir et avec ce goût du bonheur envers et contre tout, seules choses que vous voulez léguer à vos enfants. « Et puis tu boiras mon vin, mon chéri, mon amour, et en le buvant tu te rappelleras mon rire. Mon gros rire de paysan, hein? Et combien j’ai aimé la vie. Va, jouis de chaque instant, sois heureux surtout. ».

Ça s’est fait comme ça de Gérard Depardieu avec la collaboration de Lionel Duroy XO Éditions

D’une grâce à arracher les larmes, Gérard Depardieu est à l’affiche de Valley of Love de Guillaume Nicloux :