Cinégotiera eu un an cet été !

Parce que vous êtes de plus en plus nombreux à lire Cinégotier et à l’alimenter de vos messages, le désir d’élargir cette « blog-aventure » a grandi pendant ces derniers mois.
Mais comment parvenir à amplifier son contenu ? Comment continuer à vous intriguer au fil des envois ?
Un souvenir d’enfance m’a ouvert la voie…

Un feuilleton…

En vacances à la campagne chez mes grands-parents, j’attendais avec impatience le journal que livrait le facteur chaque matin car ce quotidien contenait un roman divulgué par épisode au jour le jour.
Il ne me reste aucun souvenir de ces récits. En revanche, je me rappelle avec précision de mon exaltation lorsque le journal sortait de la sacoche du postier. De la nervosité de mes mains déchirant la bague de papier qui ligotait la parution. De la frénésie de mon regard qui faisaient danser les lignes du feuilleton. Peu à peu, mes yeux se calmaient et les phrases rentraient dans l’ordre. Je les lisais enfin sous les réprimandes de mon aïeule qui, à cause de mon impatience, ne pouvait pas éplucher sa chère rubrique nécrologique.

… sous forme de scénario

Dans la vie d’un scénariste, bon nombre de ses textes ne voient jamais le jour en images. Certains, à l’état fœtal, ne dépassent pas le stade du résumé. D’autres, adolescents, poussent jusqu’au synopsis. Quant aux « matures dialogués », il leur arrive de ne jamais parvenir à la caméra qui les transforme en film car une production cinématographique est toujours chaotique, voire fatale pour les scénarios.

Avec un nouveau blog nommé Scénargotier, je propose de vous retrouver régulièrement avec des textes inédits (1) égrenés par épisodes. C’est en relisant Pier Paolo Pasolini que m’est venue cette idée. Le cinéaste poète écrit dans L’expérience hérétique (2) :

Si un auteur décide d’adopter la « technique » du scénario comme une œuvre autonome, il doit accepter en même temps l’allusion à une œuvre cinématographique « à faire », sans laquelle la technique qu’il a adoptée est fictive, et compte donc directement au nombre des formes traditionnelles d’écriture littéraire.
Si l’auteur accepte au contraire comme élément fondamental, comme structure de son « oeuvre en forme de scénario », l’allusion à une œuvre cinématographique-visualisatrice « à faire », alors on peut dire que son oeuvre est à la fois typique (présente des caractères vraiment semblables à tous les scénarios véritables et fonctionnels) et autonomes.

Puissent les histoires de Scénargotier vous séduire non pas comme des étapes de travail, mais comme des récits à part entière.

Merci de votre fidélité et belle rentrée.

(1) Tous ces textes sont déposés à la SACD
(2) Editions Ramsay Poche Cinéma